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dimanche 4 mars 2018

On a joué A 10...

Au football, lorsqu'un joueur est expulsé du terrain, on dit alors de son équipe qu'elle doit finir le match à dix. C'est souvent synonyme de grosses difficultés sur le terrain, disputer un match à dix contre onze n'ayant rien d'une sinécure. Toutes proportions gardées, j'ai un peu l'impression d'avoir disputé un match "A 10" durant ma seconde journée de compétition de cette édition 2018 du Wipt. As-Dix ! J'ai déjà suffisamment rouspété ici contre cette main par le passé... et pourtant, la malédiction semble perdurer vaille que vaille, puisque c'est avec cette main-là que je me suis de nouveau retrouvé dans le décor d'un tournoi important.

Samedi 3 mars 2018 - 20h00. Jour 2B de la finale du Winamax Poker Tour au Cercle Clichy Montmartre : blotti dans le coeur du peloton, je parviens au cours de la première heure à grapiller quelques jetons avec les trop rares bonnes mains que je reçois. Puis c'est le black out. Le désert de cartes aboslu. Je crois bien que même à Vegas 2015 je n'avais pas connu pareille disette de cartes. En près de trois heures de jeu effectif, les mains décentes reçues se comptent sur les doigts d'une seule main : As-Dix ; 55 ; 33 et KQ. Rien d'autre. Pas l'ombre d'une premium à l'horizon. Dans une telle situation de famine aggravée, difficile de garder son poids de forme bien longtemps. Mon stack a lentement fondu à partir de la seconde heure de jeu, tant et si bien qu'il a atteint le niveau critique du push or fold peu après l'entame de la troisième heure.

A la faveur d'une cassure de table pour rééquilibrage, j'ai cru que le désert de cartes que je traversais toucherait à sa fin par la même occasion. Et ce fut presque le cas, puisque dès la seconde main reçue, alors que je me retrouvais de grosse blinde, j'héritais d'une superbe main, en l'occurrence As-Roi. Enfin, une premium ! Sauf qu'après que le joueur premier de parole eut jeté sa main et alors que le second s'apprêtait à miser, un troisième joueur fit remarquer au croupier qu'une carte orpheline (face cachée) se retrouvait on ne sait comment sur le velours de la table, à quelques cm du deck tenu dans sa main gauche, contraignant logiquement le croupier à décréter une fausse donne. Un joueur fait la moue en montrant une petite paire de 3 qu'il s'apprêtait à jouer. Un second rouspète contre la malchance qui le prive de la possibilité de jouer As-Dame. Je souris en pensant à la confrontation favorable qui m'attendait et qui m'aurait permis de disputer un coup en position de force avec As-Roi. Dommage. Redistribution des cartes. Cette fois-ci, j'hérite de ma main maudite, à savoir As-Dix (à carreaux). Tout le monde passe jusqu'au joueur de petite blinde à côté de moi, qui s'emmêle les pinceaux dans sa relance insuffisante, que le croupier requalifie en simple call. Je pousse sans hésiter ma douzaine de blindes restantes, et là c'est le drame : mon adversaire a les as en main ! Lorsque la cinquième carte du board apparait, je suis éjecté du tournoi, en ayant passé une soirée frustrante au possible. Pas de miracle, donc : les 550 euros représentant mon droit d'entrée à ce tournoi, gagnés via le Club Poker, se seront donc évaporés plus rapidement que les eaux de la mer Morte et sont partis gonfler la dotation d'un tournoi remporté au final par l'expérimenté Jérémy Routier. A lui les 100.000 euros promis au vainqueur. A moi les sempiternels regrets.

On a joué A 10, on a perdu. Comme d'habitude. Je ne suis toujours pas fétichiste des mains, mais quand même ! As-Dix, quelle main de poissard...

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